Portage salarial international

Le portage salarial international est une forme d’emploi de plus en plus prisée par les travailleurs indépendants pour exercer son activité professionnelle à l’étranger pour des entreprises étrangères. L’avantage est double : conserver son autonomie et bénéficier de la protection sociale liée au statut de salarié.


Qu’est-ce que le portage salarial international ?

Le portage salarial international permet d’étendre ses activités hors de la France :

  • soit en réalisant des prestations pour le compte de clients basés dans un pays de l’Union européenne ou ailleurs sans quitter le territoire français ;
  • soit en s’expatriant pour une courte ou une longue durée tout en profitant de la protection sociale avantageuse accordée dans l’Hexagone. Ce choix est particulièrement pertinent pour les professionnels qui s’installent dans des pays connus pour les conditions locales précaires (accès à des soins de qualité notamment).

Le portage salarial international fonctionne comme suit : le consultant décroche une mission auprès d’un client étranger et négocie les modalités d’exécution de la mission, ainsi que les tarifs. Il signe un contrat de travail (en CDI ou CDD) avec une société de portage salarial française. Cette dernière conclut un contrat de prestations avec l’entreprise cliente, émet la facture correspondant aux honoraires convenus entre le salarié porté et le client. Elle effectue le recouvrement et verse au collaborateur porté un salaire équivalant au reste du chiffre d’affaires facturé après déduction des frais ses frais de gestion, des charges sociales obligatoires et autres frais éventuels.

Aucun de ces contrats n’instaure un lien de subordination entre les parties concernées. Le consultant porté est totalement libre dans le choix de ses missions (il assure la prospection lui-même), la gestion de son temps et son lieu de travail. Aucun plafond de chiffre d’affaires n’est imposé, sa rémunération est directement liée à son activité.


Quels sont les avantages du portage salarial international ?

Le succès du portage salarial international est attribué en premier lieu à la combinaison des atouts de l’entrepreneuriat et du salariat.

Une couverture sociale complète

Grâce au statut de salarié d’une entreprise française (la société de portage), le consultant bénéficie d’une protection sociale étendue incluant la prise en charge des dépenses médicales, la prévoyance, la complémentaire santé collective, l’allocation chômage, la cotisation retraite (de base et complémentaire). Il a également droit aux congés payés, à la formation professionnelle, et il est couvert par la responsabilité civile professionnelle souscrite par l’entreprise de portage salarial.

L’autonomie

Le statut de salarié n’entraîne pas de soumission à un supérieur hiérarchique. Tout comme l’entrepreneur, le consultant porté se constitue lui-même son portefeuille de clients et choisit les projets qui l’intéressent. Il fixe ses honoraires librement, organise son emploi du temps en tenant compte ses préférences et impératifs personnels, et négocie les conditions d’exécution du travail demandé.

La prise en charge des démarches administratives

Le portage salarial international évite au consultant indépendant d’avoir à créer une entreprise pour exercer son activité, puisqu’il a la structure fournie par la société de portage salarial.

Cette dernière prend en charge la totalité des tâches administratives, juridiques, comptables et fiscales liées à l’activité :

  • élaboration des contrats ;
  • calcul, prélèvement et paiement des cotisations sociales et autres contributions obligatoires aux organismes concernés ;
  • déclaration de la source de l’impôt sur le revenu ;
  • versement du salaire et édition d’un bulletin de paie ;
  • remboursement des frais professionnels ;
  • opérations de change si le client règle la facture en devise étrangère ;
  • accomplissement ou assistance pour les formalités préalables à l’expatriation du salarié porté : formalités d’immigration, demande de permis de travail, organisation du déménagement (pour une mission de longue durée) et du voyage, etc. ;
  • conseil sur les questions juridiques et fiduciaires selon les règles applicables dans le pays de destination.

La garantie d’un revenu mensuel

Quelle que soit la durée de sa mission en portage salarial international, le salarié porté touche chaque mois tout ou partie du chiffre d’affaires facturé au client en fonction du nombre d’heures travaillées et du taux convenu. En outre, la convention collective de branche fixe un salaire minimum qui garantit un certain revenu fixe au consultant. Ce salaire est dû chaque mois, accompagné d’une fiche de paie, même lorsque le client n’a pas réglé intégralement sa facture. Pour couvrir ces charges, la société de portage doit disposer d’un fonds de garantie.

Une forte demande

De plus en plus d’entreprises recourent au portage salarial, séduites par la simplicité, la flexibilité et la perspective d’éviter la gestion administrative des consultants. Pour ces derniers, la possession de compétences pointues et/ou peu communes garantit des missions fréquentes et donne la possibilité de pratiquer des tarifs plus levés.


Quel statut choisir lors du portage salarial international ?

Deux statuts sont possibles pour exercer une activité en portage salarial à l’international :

Le statut de détaché

Il s’adresse aux consultants qui partent à l’étranger pour une durée courte et limitée. À l’intérieur de l’Union européenne, cette durée est fixée à 12 mois avec une possibilité de renouvellement, ce qui porte la durée totale maximale de détachement à 24 mois.

Le salarié porté reste affilié à la Sécurité sociale française, sauf en cas d’absence d’accord bilatéral entre la France et le pays de destination, auquel cas le travailleur doit souscrire au régime de sécurité sociale du pays où il exercera son activité. Il reste également considéré comme un résident fiscal français.

Le statut d’expatrié

Si la mission est à durée indéterminée, avec un minimum de 3 mois, le statut d’expatrié s’impose au salarié porté. Il a le choix entre adhérer au système de sécurité sociale local et jouir de droits identiques à ceux des travailleurs locaux ou s’inscrire auprès de la Caisse des Français à l’Étranger (CFE) et avoir le même niveau de protection sociale que les salariés français.

Les règles relatives à la retraite sont spéciales : une double cotisation, dans le pays d’expatriation et à la Carsat en France, est indispensable pour profiter des mêmes droits qu’un salarié détaché.


Quelles conditions pour travailler en portage salarial international ?

Avant de s’engager pour une mission en portage salarial à l’étranger, les questions et formalités suivantes sont cruciales :

  • Vérifier l’absence de restrictions ou de contre-indications au départ pour le pays concerné et à la réalisation de la mission. Le site internet du ministère des Affaires étrangères propose une liste des règles de sécurité à suivre dans certains pays considérés comme « à risques ». Le contrat ou la lettre de mission peut interdire au consultant porté la circulation dans les zones présentant un danger ou le contraindre de respecter des conditions spécifiques pour certains déplacements.
  • Obtenir un visa et/ou un permis de travail réclamé par le pays de destination pour l’entrée et l’exercice d’une activité professionnelle.
  • S’informer concernant l’imposition, notamment l’existence d’une convention fiscale avec l’Hexagone pour éviter des impôts dans les deux pays.
  • Se renseigner sur la protection sociale. Si la mutuelle collective de la société de portage ne couvre pas les missions à l’international, il est judicieux de souscrire une complémentaire santé individuelle. Pour la responsabilité civile professionnelle, le salarié porté est généralement couvert par celle de l’entreprise de portage.
  • Prévoir les frais et formalités pour : le logement, l’obtention du visa pour le reste de la famille, l’inscription des enfants à l’école.

La société de portage accompagne les expatriés à travers des différentes démarches, mais il faut parfois le négocier au moment de signer le contrat de portage.