TJM

Pour le consultant en freelance, fixer le montant de ses honoraires est un exercice délicat. Celui-ci s’exprime généralement en taux journalier moyen (TJM). Le calcul nécessite de prendre en compte un certain nombre de paramètres.


Qu’est-ce que le TJM ?

Le tarif qu’un consultant indépendant ou d’un salarié porté propose à un client est généralement exprimé à la journée. L’indicateur utilisé est alors le TJM ou tarif journalier moyen. Ce montant hors taxes permet de calculer sa rémunération nette.

Le TJM est l’un des trois modes de facturation les plus couramment utilisés par les freelances. En effet, certains choisissent la facturation au forfait pour une prestation complète. L’inconvénient de cette formule est qu’en cas de dépassement de la durée prévue de la mission, le consultant ne perçoit pas de rémunération additionnelle. D’autres optent pour la facturation au package sous la forme d’un abonnement qui donne au client le droit à un certain nombre de prestations bien précises au cours du mois.

En alternative au TJM, il est possible de se baser sur le taux horaire moyen ou THM pour la facturation. Il suffit pour cela de diviser le TJM par le volume d’heures travaillées estimé.


Comment calculer son TJM ?

Pour calculer son TJM, le consultant ou salarié porté doit partir du salaire mensuel brut ciblé et du temps de travail. Ce salaire ne doit pas être inférieur au minima fixé par la convention collective de branche. La méthode de calcul se décompose comme suit :

Salaire mensuel brut souhaité

+

Montant des cotisations sociales obligatoires (environ 80 % du salaire brut)

+

Prime pour la mutuelle TNS

+

Prime d’assurance chômage

+

Prime d’assurance responsabilité civile professionnelle

+

Frais de fonctionnement (environ 10 %)


Le montant obtenu correspond au montant total de la facturation au client pour percevoir le salaire net désiré. Il suffit de le diviser par le nombre de jours travaillés sur le mois pour déterminer le TJM.

Attention, d’autres éléments doivent être pris en considération, car la méthode précédemment expliquée est purement mathématique :

  • les périodes d’inactivité, qui risquent d’impacter son revenu annuel : les périodes creuses dans le secteur, ainsi que les congés (le freelance n’a pas de congés payés) ;
  • le temps passé pour la recherche de clients et leur gestion, les tâches administratives, la comptabilité, etc. ;
  • l’expérience du prestataire et sa réputation sur le marché (les avis et recommandations d’autres clients sont précieux) ;
  • la rareté des compétences du salarié porté (prix commercial) ;
  • l’urgence du travail demandé ;
  • la durée de la mission (courte, moyenne ou longue) ;
  • le prix du marché.

Sur la base de ces paramètres, le consultant peut se permettre de fixer un tarif plus ou moins élevé.

En cas de difficultés à calculer son TJM, il existe de nombreux sites web proposant des outils de simulation gratuits du TJM en fonction d’un revenu salarié. Il est néanmoins indispensable de prévoir une marge de négociation, car les clients souhaitent des tarifs flexibles.


Quel TJM en portage salarial ?

Le portage salarial est une forme d’emploi qui permet de travailler en indépendant et de bénéficier des mêmes avantages qu’un salarié classique en matière de protection sociale, congés payés, droit à la formation professionnelle. La société de portage salarial s’occupe des démarches administratives, comptables, sociales, fiscales et juridiques.

Le calcul du TJM en portage salarial reprend le principe de calcul du TJM pour un consultant en freelance classique, la principale différence portant sur les frais de gestion de la société de portage.

Salaire mensuel brut souhaité

+

Frais de gestion de la société de portage (entre 4 % et 12 %, voire 15 % du CA HT réalisé par le salarié porté en fonction des services proposés)

+

Montant des cotisations sociales obligatoires (salariales au taux de 22 % et patronales à un taux compris entre 34 % et 47 % du CA HT)

+

Prime pour la mutuelle TNS

+

Part de la prime d’assurance responsabilité civile professionnelle souscrite par la société de portage

+

Frais de fonctionnement (frais de prospection commerciale, acquisition de matériel informatique, abonnements téléphoniques ou internet)*

*Les frais de fonctionnement sont exonérés d’impôts et de cotisations sociales. Ils peuvent être remboursés par la société de portage salarial sur présentation de justificatifs. En revanche, les frais de mission (dépenses pour les déplacements, la restauration et l’hébergement liées à la mission) peuvent être refacturés au client à condition de l’avoir négocié au préalable.

À noter : comme le freelance ayant choisi un régime classique, le consultant en portage salarial doit prendre les paramètres généraux pour déterminer son TJM. Son tarif doit être en phase avec les prix pratiqués par la concurrence et avec son propre niveau d’expertise et d’expérience. Il est en outre conseillé d’adapter ses honoraires à la durée de la mission en adoptant un barème dégressif pour les missions longues.

Des simulateurs de TJM en portage salarial sont disponibles gratuitement sur les sites des acteurs du secteur.

Bon à savoir : en anticipation des périodes d’inactivité, les salariés portés en CDI bénéficient d’une aide tirée de la réserve financière équivalente à 10 % du salaire de base fixé lors de sa dernière mission. Les employés en portage salarial en CDD touchent pour leur part une indemnité de précarité correspondant à 10 % de leur rémunération totale brute. Néanmoins, ces compléments ne suffisent pas à couvrir les charges fixes du salarié porté, qui doit ajuster son TJM en conséquence.