L’un des avantages du choix du statut de la micro-entreprise pour exercer une activité entrepreneuriale individuelle est la simplicité des règles sociales et fiscales, notamment la franchise en base de TVA. Des plafonds de chiffre d’affaires sont cependant imposés pour continuer à bénéficier de ces dispositions favorables.
La micro-entreprise est un statut très avantageux accordé aux entrepreneurs individuels. Ce régime simple est destiné à encourager la création de petites entreprises entreprise par des personnes qui prévoient d’exercer leur activité sans associé ni salarié. L’auto-entrepreneur relève des régimes micro-social et micro-fiscal, avec des obligations administratives et de gestion allégées.
La mise en place des plafonds de chiffre d’affaires (CA) vise à restreindre l’accès à ce statut très favorable afin d’éviter une concurrence déloyale avec les formes d’emploi classiques (salariat en CDD ou en CDI). En effet, sans cette limitation, les dirigeants de grandes entreprises pourraient contraindre leurs salariés à se transformer en auto-entrepreneurs. Même en versant une rémunération identique, l’organisation paierait ainsi des charges sociales réduites. Les seuils de chiffre d’affaires empêchent toute velléité d’optimisation fiscale et protègent les travailleurs d’une éventuelle précarisation.
Ils contribuent également à maintenir le niveau des revenus de l’État issus de l’entrepreneuriat. Ainsi, pour toute activité dont le CA estimé est supérieur aux plafonds, le dirigeant doit automatiquement choisir une autre forme juridique. Ce changement entraîne une imposition sur les bénéfices réalisés au lieu des charges sociales et impôts très faibles liés au statut de microentreprise.
L’accès au régime de la microentreprise est conditionné au respect de deux types de plafonds. Ces seuils permettent le maintien du statut juridique et de la franchise de TVA.
Nature de l’activité exercée | Plafonds de CA hors taxes (HT) en 2022 | Seuils d’exonération de TVA pour 2022 |
Achat et revente de biens ou de denrées à emporter ou à consommer sur place | 176 200 € | Seuil de franchise : 85 800 €Seuil majoré : 94 300 € |
Prestations d’hébergement | 176 200 € | Seuil de franchise : 85 800 €Seuil majoré : 94 300 € |
Activités artisanales | 72 600 € | Seuil de franchise : 34 400 €Seuil majoré : 36 500 € |
Activités libérales | 72 600 € | Seuil de franchise : 34 400 €Seuil majoré : 36 500 € |
Le dépassement des plafonds pour la microentreprise a des conséquences lourdes s’il se solde par un passage au régime de l’entreprise individuelle classique. Toutefois, le changement n’est pas immédiat : une période de tolérance est prévue.
Si le plafond de CA est franchi pour une année, mais pas l’année suivante, l’auto-entrepreneur reste sous le régime microfiscal pour l’année suivant le dépassement.
Si le CA dépasse les plafonds annuels (176 200 € pour les commerçants et 72 600 € en 2022 pour les artisans et professions libérales) sur 2 années de suite, l’auto-entrepreneur sort du régime de l’auto-entreprise dès le 1er janvier de l’année N+3. Cette sortie entraîne la perte du régime réel simplifié d’imposition et impose le basculement vers :
Or, les régimes d’imposition de droit commun sont beaucoup moins favorables aux entrepreneurs et les soumettent à des obligations contraignantes, notamment sur le plan comptable :
De plus, tout retard de dépôt ou toute absence de dépôt de la déclaration peut être puni par une majoration pouvant aller jusqu’à 80 % et assortie de pénalités de retard proportionnelles au montant de l’impôt dû.
Comme avec le régime d’imposition, si le CA de l’auto-entrepreneur dépasse le plafond sur une année N avant de redescendre sous le seuil pour l’année N+1, le régime microsocial est maintenu au cours de l’année N+2.
Mais si le dépassement se poursuit sur la deuxième année, les règles de calcul simplifié des impôts et des cotisations sociales s’appliquent jusqu’au 31 décembre, ensuite le montant des charges sociales se calcule sur la base des bénéfices tirés de l’activité à partir du 1er janvier de l’année suivante (N+3).
En année N, les chiffres d’affaires générés pour les années N-2 et N-1 sont pris comme référence pour déterminer le maintien de l’exonération de TVA. Celle-ci n’est possible que dans les deux situations suivantes :
Aussitôt que le CA est plus élevé que le seuil majoré de TVA, cette dernière doit être facturée aux clients à compter du premier jour du mois au cours duquel le dépassement a été constaté. Il peut se