TNS (Travailleur Non salarié)

Le statut TNS (Travailleur Non Salarié) est attribué aux personnes physiques qui exercent une activité économique pour leur compte. Ces travailleurs indépendants peuvent exercer une activité non salariée à vocation commerciale ou artisanale, ou une profession libérale. Le régime TNS diffère de celui des salariés et assimilés salariés et offre plusieurs avantages, mais il présente également des inconvénients.


Qu’est-ce qu’un TNS ?

Contrairement au salarié, le TNS est un travailleur indépendant. En revanche, l’inverse n’est pas nécessairement vrai. Certains indépendants, notamment les agriculteurs, ne relèvent pas du régime TNS. De même, les chefs d’entreprises qui ne satisfont pas l’ensemble des critères permettant de jouir de ce statut sont assimilés à des salariés.

Les TNS exercent une activité sans un quelconque lien de subordination et sont totalement libres dans l’organisation de leur travail, ainsi que le choix de leur lieu d’exercice et de leurs horaires.

Les travailleurs non-salariés sont tenus de s’immatriculer auprès de la Chambre dont ils dépendent, à savoir la Chambre des Métiers ou la Chambre de Commerce et d’Industrie. Ils ont droit à une protection sociale autre que celle des salariés des secteurs public et privé, mais sont affiliés comme ces derniers à la Sécurité sociale.


À qui s’adresse le statut TNS ?

Le statut de TNS est octroyé à différents profils de travailleurs indépendants :

  • L’entrepreneur individuel (commerçant, artisan, professionnel libéral…)
  • Le gérant majoritaire (dont les parts sociales représentent plus de 50 % du capital) d’une société à responsabilité limitée (SARL) ;
  • Le gérant associé unique d’une entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) occupant une fonction au sein de l’entreprise ;
  • L’associé d’une société en nom collectif (SNC) ou d’une société civile professionnelle, soumis à l’impôt sur le revenu ;
  • L’entrepreneur individuel en entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL).

En revanche, le gérant majoritaire d’une société par actions simplifiée (SAS ou SASU), le gérant minoritaire ou égalitaire d’une SARL ou le gérant d’une société anonyme a le statut d’assimilé salarié et ne peut bénéficier du régime TNS.


Quelles sont les cotisations pour un TNS ?

Comme les salariés, les TNS doivent payer des cotisations à l’organisme dont ils relèvent pour la protection sociale. Pour mémoire, depuis le 1er janvier 2018, les cotisations sont collectées par la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI), qui remplace l’ancien Régime Social des Indépendants (RSI). Ils sont redevables des contributions sociales obligatoires suivantes :

  • Couverture maladie et maternité ;
  • Cotisation à la retraite (assurance vieillesse) ;
  • Cotisation pour la protection invalidité-décès ;
  • Cotisation pour les allocations familiales ;
  • Contributions pour les indemnités journalières ;
  • CSG (contribution sociale généralisée) et contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) ;
  • Contribution pour la formation professionnelle.

En revanche, les TNS ne cotisent pas pour le chômage et n’ont par conséquent pas droit à une indemnisation en cas de perte d’activité.

Les cotisations sociales dues représentent en moyenne 40 % et 45 % du revenu professionnel (rémunération du gérant d’entreprise ou bénéfices de l’entreprise individuelle). Leur taux varie selon la profession exercée et les TNS ne sont pas égaux en matière de prestations sociales.

Nature des cotisationsTaux et base de calcul de la cotisation
Maladie maternité6,5 %, dont 0,60 %, sans dépasser le PASS et 5,90 % dans la limite de 5 fois le PASS.
Retraite de baseà partir de 17,75 %
Retraite complémentaireArtisans et commerçants : 7 % à 8 % en fonction du revenu (à la SSI) Professions libérales : 14 % si le revenu est supérieur au PASS (à la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales ou CNAVPL)
Prévoyance1,3 % du PASS
Allocations familiales0 % à 3,10 % sur l’intégralité du revenu professionnel
Indemnités journalières0,85 % sans dépasser 5 fois le PASS (pour les artisans et commerçants uniquement)
CSG + CRDS9,70 % de la rémunération + les cotisations sociales obligatoires + 6,70 % de revenus de remplacement
Formation professionnellede 0,25 % à 0,34 % du PASS

 *PASS : plafond annuel de la Sécurité Sociale

Le règlement des cotisations est simplifié pour les micro-entrepreneurs. Le taux varie selon le secteur d’activité et le régime d’imposition, c’est-à-dire celui des Bénéfices Non Commerciaux (BNC) ou celui des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) :

  • 12,80 % pour les activités d’achat/revente, de vente de denrées à consommer sur place et de prestations d’hébergement (régime du BIC) ;
  • 22 % pour les prestations de services (régime BIC et BNC) et professions libérales non réglementées (régime du BNC) ;
  • 22 % pour les Professions libérales réglementées relevant de la Cipav (régime BNC) ;
  • 6 % pour la location de meublés de tourisme classés.

Quels sont les avantages et inconvénients du statut de TNS ?

Les principaux avantages du statut de TNS

La simplicité 

Le chef d’entreprise n’est pas tenu de déclarer ses revenus mensuellement et d’établir des bulletins de paie. La déclaration de revenus est seulement exigée une fois par an.

Le coût 

À revenu équivalent, les contributions aux charges sociales payées par le TNS sont presque réduites de moitié par rapport à celles d’un travailleur salarié. En outre, pendant les deux premières années d’exercice, le calcul des cotisations sociales est effectué sur la base d’une somme forfaitaire relativement faible. Ainsi, les travailleurs non-salariés qui génèrent un chiffre d’affaires élevé de réaliser un décalage de trésorerie intéressant. Par la suite, le calcul se fait sur les bénéfices dégagés pour chaque activité. Les auto-entrepreneurs font exception, car leurs charges sociales sont déterminées suivant leur chiffre d’affaires mensuel.

La couverture sociale

En matière de protection sociale, le TNS a droit à un taux de remboursement maladie identique à celui applicable aux salariés. En complément, il peut souscrire à des contrats d’assurance complémentaire, notamment, le contrat PER, qui succède au contrat Madelin depuis octobre 2020.

Ce contrat d’assurance-vie s’adresse aux TNS non agricoles et leur permet :

  • de percevoir une indemnité dans l’éventualité d’une cessation d’activité consécutive à une liquidation judiciaire et de toucher un revenu complémentaire en cas d’accident ;
  • d’obtenir une retraite complémentaire sous la forme d’une rente viagère ;
  • de bénéficier d’une prévoyance complémentaire : maternité, pension d’invalidité, capital décès, indemnité journalière ou prise en charge des dépenses de santé.

Les principaux inconvénients du statut de TNS

Irrégularité des revenus

À l’inverse du salarié, le TNS ne touche pas de revenu fixe tous les mois et son activité peut même parfois être déficitaire. Néanmoins, les cotisations restent dues pour éviter toute interruption de la protection sociale.

Faiblesse de la couverture sociale

Le TNS est moins bien protégé qu’un salarié sur le plan social :

  • Du fait du montant moindre des cotisations, la protection sociale est minime.
  • Certains avantages sociaux ne sont accordés qu’après une année entière d’affiliation à la SSI. C’est le cas de l’indemnité journalière maternité, de l’indemnité de congé, de l’assurance invalidité décès et de la compensation d’arrêt maladie. Dans ce dernier cas, un délai de carence de 7 jours est imposé, contre seulement 3 jours pour un salarié. Ce décalage est pénalisant, notamment après un accident.
  • Les maladies et les accidents professionnels sont assimilés à un arrêt maladie et ne donnent donc pas lieu à une indemnisation spécifique.

Souscrire une protection additionnelle auprès des compagnies financières reste possible, mais représente une dépense supplémentaire que tous les TNS ne peuvent pas forcément se permettre.